J’ai vu beaucoup de choses sur la cinquième édition du Pitchfork français. Des gens pas drôles avec des barbes, des lunettes et des Stan Smith. Non contents de faire partie de la hype et des 0,01 % de privilégiés, ils tirent la tronche à tout bout de champ et ne comprennent pas quand tu souris trop souvent. Pourtant y’avait quelques trucs drôles, comme cette balançoire 4-places où tu t’éclates bien parce que t’es bourré et (surtout) parce que t’es entouré de deux américaines plantureuses. Avant de tomber et de pleurer ta maman parce que t’as mal au coude. Mais ta mère n’est pas là donc tu demandes de l’aide à des Américaines. Ouais donc : y’avait beaucoup d’américaines. Normal me direz-vous, le concept vient de chez eux, encore une fois. Y’avait des Anglaises aussi, des Australiennes. Elles se laissent embrasser hyper facilement, ça change des parisiennes chiantes et effrayées prêtent à sortir leur bombe lacrymo à tout moment.
« Putain mec, on a réussit à faire un pogo au Pitchfork ! »,
Qu’est-ce que y’avait d’autre ? Ah oui : de la bière chère et dégueulasse, des vigiles impayables qui ont semble-t-il été briefés pas le mec de Full Metal Jacket : « vous me jetez ça tout de suite sinon c’est dehors ! », des gens qui font la gueule parce qu’il est minuit et qu’ils ont pas encore réussi à serrer, un paquet d’attachés de presse et de gens de la musique venus pour le plaisir de la musique live. Non, je blague: ils sont venus pour « réseauter », évidemment.. Ah oui, aussi, j’ai assisté au premier pogo de l’histoire du festival : « putain mec, on a réussit à faire un pogo au Pitchfork ! », m’a crié un mec dans l’oreille. L’info de la soirée, à n’en pas douter. Attendez, on me glisse dans l’oreillette qu’il y avait aussi de la musique au Pitchfork Music Festival. Hum, hum, laissez-moi réfléchir… Ah, ça y est, ça me revient, j’ai vu le groupe le plus inintéressant de ces 15 dernières années : Unknown Mortal Orchestra. Oui, j’ai bien dit Unknown Mortal Orchestra. En plus d’avoir trouvé le nom le plus imbittable de toute l’histoire de la pop, ces mecs jouent une musique incohérente qui vous procure une désagréable sensation d’étouffement au bout d’à peine quelques minutes d’écoute.
Spiritualized et Father John Misty ont sauvé ma soirée du désastre. Tension rock et élégance new-yorkaise pour le premier, énergie démente pour le second, qui ne manque pas d’ironie : « bored in the USA ! ». Ouais, ben y’a pas qu’aux States qu’on se fait chier, y’a aussi au Pitchfork.